Cousins des papes
: de Merle à Avignon au XIVe siècle
« Je planterai dans l'Eglise de Dieu
un tel rosier de Limousin, qu'après cent ans, il aura encore des
racines et des boutons. » dit Pierre Roger, de Rosiers d’Egletons,
devenu Clément VI.
Au début du XIVe siècle,
les papes s’étaient installés à Avignon (1) où
ils resteront jusqu’au troisième quart du siècle. Sept papes
s’y succéderont, entre 1305 et 1378 (2), tous méridionaux
et originaires pour la plupart du sud-ouest. Trois venaient du Bas-Limousin.
Le premier, Pierre Roger de Beaufort,
issu d’une famille de petite noblesse de Rosiers d’Egletons, fut élevé
à l’abbaye de la Chaise Dieu (3). Evêque, archevêque
et surtout fin diplomate, il devint conseiller du roi Philippe le Bel (4).
Bientôt nommé cardinal, le voici pape en 1342 sous le nom
de Clément VI. Son pontificat fut brillant et fastueux (1342-1352).
Et c’est du Limousin qu’il fit venir, surtout parmi ses proches et familiers,
les principaux membres de sa cour papale.
Dès 1342, année même
de son élection, on trouve Gilbert d’Alboy, cousin de Fulcon de
Merle et ancien sergent d’armes du roi de France, au poste de maître
de la maréchalerie du pape. Aymeric de Pesteils y est damoiseau.
Un premier Bertrand de Veyrac lui aussi domicelli, devient “sergent d’armes”,
suivi sans doute par son fils, Bertrand de Veyrac II. On y trouve aussi
des Comborn, Montal, Maumont, Donzenac, Saint Exupery… Nicolas de Montclar
et son gendre, Louis de Scorailles, eux encore y sont damoiseaux. Etienne
de Malesse est camérier du pape, Guillaume, un proche de Clément
VI, est clerc de la Chambre. Selon Etienne Baluze, c’est ce dernier
qui, au nom de l’Eglise Romaine, acheta la ville d’Avignon à la
reine Jeanne de Naples qui en était propriétaire (1). Gui
de Malesse, enfin, sera nommé cardinal en 1374 par Grégoire
XI.
Un grand nombre d’entre eux occupe, pour
débuter, des postes modestes qui peuvent, sinon les enrichir, du
moins leur apporter une réelle aisance. Ces fonctions sont souvent
complétées par des missions ponctuelles plus lucratives,
par des bénéfices ecclésiastiques et, pour les laïcs,
par des dons accordés par le pape pour telle ou telle mission particulière,
dont l’importance est difficile à connaître (2). En tout cas,
ils prennent leur place à Avignon et certains atteignent les plus
hautes charges.
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